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La date exacte de la première présence humaine en Australie est toujours le sujet de grandes recherches. Il y a de sérieuses preuves scientifiques de présence humaine il y a environ 50 000 ans. C’est une période d’énormes bouleversements écologiques en Australie et elle est considérée comme la conséquence de la colonisation humaine. L'homme de Mungo est un ancien habitant de l'Australie qui aurait vécu, il y a environ 40 000 ans au Pléistocène et a été découvert au bord du lac Mungo, au sud de la Nouvelle-Galles du Sud, à 3000 kilomètres de la côte du nord de l'Australie. Il avait été enterré avec un cérémonial. On a trouvé près de lui des outils en pierre, des os de wombats d'espèces disparues et de kangourous géants. Ces restes sont les plus anciens restes humains trouvés en Australie mais leur âge est encore sujet à polémique. De récentes études de l'ADN mitochondrial mettraient en doute l'origine unique du genre humain, ce qui prête aussi à controverse.
Cependant, certaines spéculations existent quant à des origines plus lointaines des premières populations australiennes, jusqu’à il y a 100 000 ans.
Ces premiers Australiens sont les ancêtres lointains des Aborigènes d'Australie d’aujourd’hui. Ils seraient arrivés via des ponts terrestres apparus avec la glaciation de Würm et la traversée de mers assez grandes en Asie du Sud-est. À partir de l'ADN mitochondrial, une reconstitution des grandes migrations humaines de la préhistoire date l'arrivée d'Homo sapiens en Australie à il y a 70 000 ans. Il existe de nombreuses espèces de plantes et animaux communs à l’Australie, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et quelques îles indonésiennes, ce qui laisse à penser qu’il devait exister des ponts terrestres entre ces pays. Ils se seraient fermés lorsque les mers sont montées. La fin de la période glaciaire a alors isolé la Nouvelle-Guinée et la Tasmanie du continent et les Aborigènes australiens ont commencé une longue période d'isolement sans influence extérieure.
Les peuples d’Australie et de l'archipel indonésien dont les habitants étaient depuis longtemps d'entreprenants marins et commerçants ont développé des échanges entre eux. Des marins du sud de Célèbes en Indonésie venaient sur les côtes nord de l'Australie, qu'ils appelaient Marage, pêcher l'holothurie. En 1788, l'Australie était peuplée d'environ 250 tribus, couvrant tout le continent, chacune d'entre elles ayant sa propre langue, ses lois et ses frontières tribales avec une population totale estimée à 350 000 personnes : ils représentent la plus ancienne culture existant sur Terre. Ces populations avaient une mythologie commune appelée le temps du rêve (Tjukurpa en langue anangu) ou le rêve. Le « temps du rêve » explique les origines du monde, de l’Australie et de ses habitants. Selon cette tradition, des créatures géantes comme le Serpent arc-en-ciel sont sorties de la terre, de la mer et du ciel et ont créé la vie et les paysages. Leurs corps géants ont formé les sols, créé les fleuves et les chaînes de montagne et leurs esprits sont restés dans la terre, la rendant ainsi sacrée aux peuples indigènes. L'art indigène australien est l'une des traditions les plus anciennes du monde. Les formes d'art indigènes les plus anciennes sont des peintures et des gravures dont certains remontent à 30 000 ans.


L'art primitif du parc national de Kakad
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Terra Australis Incognita

Pendant des siècles les Européens ont présumé l'existence d'une grande terre méridionale. Le premier Européen à visiter l'Australie pourrait avoir été l’explorateur portugais Cristóvão de Mendonça en 1522 et quelques historiens ont proposé la théorie de la découverte de l'Australie par les Portugais.
Il semblerait que Cristóvão de Mendonça ait utilisé, en 1522, un des planisphères du cartographe allemand Johann Schöner. En effet celui-ci réalisa en 1515 un globe terrestre représentant dans l'hémisphère austral, une terre aux dimensions imposantes et reprenant les contours de l'Australie. Il reprend ce travail qu'il approfondit dans une nouvelle mappemonde en 1520. Cette Terra Australis est située de part et d'autre du détroit de Magellan. Cet emplacement géographique correspondrait plus à celui du continent Antarctique, mais les contours rappellent ceux du continent australien, tout comme la végétation dessinée sur cette terre. Reste à comprendre comment Johann Schöner et les autres géographes européens de ce début du XVIe siècle ont eu connaissance de l'existence de cette Terra Australis.
Selon les hypothèses de Gavin Menzies, une flotte chinoise importante, commandée par Zheng He, aurait abordé les côtes australiennes au début du XVe siècle. Cette hypothèse de la circumnavigation chinoise serait à la base des connaissances géographiques transmises par les Chinois eux-mêmes. La circumnavigation planétaire était le fait des Chinois dès le XIIIe siècle et connue des voyageurs et commerçants arabes et européens, tel que Marco Polo ou Jean de Mandeville. Les cartes marines du XVIe siècle de l'École de cartographie de Dieppe représentent l'Australie sous le nom de La Grande Jave. Les navigateurs portugais collaboraient avec les cartographes de cette célèbre école. Nicolas Vallard, Jean Rotz, Pierre Desceliers, Nicolas Desliens et d'autres cartographes français représentèrent ainsi les contours exacts de l'Australie dès le milieu du XVIe siècle. En 1570, Abraham Ortelius réalise une mappemonde montrant les contours septentrionaux de l'Australie sous le nom de Terra Australis. À cette époque l'hypothèse d'un continent austral unique reliant l'Australie et l'Antarctique était de mise.


Représentation de l'Australie sur la mappemonde de Abraham Ortelius réalisée en 1570

Explorations par les Européens (1606-1788)

Ce n’est qu’au XVIIe siècle que l’île devient le sujet d’explorations européennes. Quelques expéditions aperçoivent la fameuse Terra Australis : le néerlandais Willem Jansz devint en 1606 le premier visiteur européen à avoir identifié l'Australie. Son bateau, le Duyfken, jeta l'ancre devant cap York. Dans un récit postérieur, un Néerlandais décrivit le territoire qu'il avait vu « comme non cultivé, et peuplé par de sauvages barbares noirs et cruels, qui ont massacré certains de nos marins ». Suivront l'espagnol Luis Váez de Torrès, en mission pour son pays en 1607, les hollandais Dirk Hartog en 1616, Jan Carstensz en 1623 et Abel Tasman en 1642. Ce dernier a donné son nom à l’île de Tasmanie mais lui-même l’avait nommée d’après le nom de l'amiral et gouverneur Anthony van Diemen : « van Diemenslandt ».
Environ 150 ans avant l'arrivée des colons britanniques à Botany Bay, des marins néerlandais sont devenus les premiers habitants européens d'Australie quand leur bateau, le Batavia, s'est brisé sur des îlots coraliens de l'Australie-Occidentale en 1629. Avant d'être sauvés, les 300 survivants qui vivaient tassés les uns sur les autres furent victimes d'une bande dirigée par un psychopathe et 125 d'entre eux furent massacrés. Cette affaire est connue sous le nom de l'horreur du Batavia. En 1644, le cartographe français Melchisédech Thévenot réalisa une carte représentant avec détails la côte occidentale de l'Australie qu'il nomma Nova Hollandia. En 1688, le cartographe italien Vincenzo Coronelli réalisa deux globes terrestres monumentaux, dont l'un représentant avec exactitude l'Australie, sous le nom de « Nouvelle-Hollande ».
Les premiers explorateurs britanniques sont William Dampier sur la côte ouest en 1688 (et 1699) et le lieutenant James Cook qui, en 1770 (peut-être 250 ans après le navigateur portugais Cristóvão de Mendonça), prend possession aux deux tiers de l’île pour le Royaume de Grande-Bretagne, malgré les ordres du roi George III stipulant qu’il devait d’abord conclure un traité avec la population indigène. Son rapport à Londres déclarant que l’Australie était inoccupée (voir Terra nullius) permet l’établissement d’une colonie pénitentiaire, ce qui est bien pratique après la perte des colonies américaines pour la Grande-Bretagne. Cook a noté ses impressions sur les Aborigènes de Nouvelle-Hollande dans son journal : « en réalité ils sont bien plus heureux que nous les Européens… ils vivent dans la tranquillité qui n'est pas troublée par l'inégalité de la condition. La terre et la mer leur fournissent toutes les choses nécessaires pour vivre… ils vivent dans un climat agréable et ont un air très sain… ils n'ont aucune abondance »].
Cook était accompagné par le célèbre botaniste Joseph Banks qui fut émerveillé par la flore et la faune unique de la côte Est de l'Australie et se montra favorable à la colonisation européenne. Le gouvernement français de Louis XVI choisit Jean-François de La Pérouse pour diriger une expédition autour du monde visant à compléter les découvertes de James Cook dans l'océan Pacifique mais, après un long voyage jusqu'en Australie, Il arriva à Botany Bay juste après la première flotte britannique (First Fleet) de colons. Son expédition disparut corps et biens à Vanikoro, aux îles Salomon, en 1788.

James Cook

De la colonisation à l'indépendance (1788-1900)

La colonisation britannique de la Nouvelle-Galles du Sud commence par la fondation d’un camp pénitentiaire de 1 030 personnes (avec 736 prisonniers) à Port Jackson (Sydney) par le capitaine Arthur Phillip le 26 janvier 1788. Le voyage depuis l'Angleterre est le plus long jamais réalisé par un groupe aussi nombreux. Les premiers temps sont marqués par une mortalité importante parmi les arrivants. Ces premières années sont surnommées « les années de famine » et causées principalement par le manque de compétences en agriculture, la mauvaise qualité des outils et les faibles quantités de nourriture disponibles. Le gouverneur Arthur Phillip a été chargé de nouer des relations avec les Aborigènes et de vivre dans « l'amitié et la bonté » avec eux mais les maladies européennes, l'alcool et l'expansion coloniale ont rapidement exercé un effet destructif sur la population indigène.
Bennelong (1764-1813) était un Aborigène eora de Sydney, qui a été enlevé par les colons et qui a servi de premier intermédiaire entre colons britanniques et Aborigènes - lui et un de ses compagnons sont devenus les premier Australiens à voyager en Europe. Il y avait des autres médiateurs comme Bungaree qui a accompagné Matthew Flinders lors de sa première circumnavigation autour de l'Australie en 1803. Mais il y avait des résistants militants comme Pemulwuy. En 1790, Pemulwuy, tue un colon qu'il accusait d'avoir assassiné des Aborigènes. À partir de 1792, il mène des attaques répétées contre des colons. Il est finalement capturé en 1802. Sa tête est tranchée et envoyée à Londres, accompagnée d'une lettre du gouverneur Philip King soulignant sa bravoure.
La Rébellion du rhum de 1808 est le seul cas de renversement militaire d'un gouvernement de l'histoire de l'Australie. William Bligh, alors gouverneur de la Nouvelle-Galles du Sud est à l'origine de cette rébellion lorsqu'il tente de normaliser les échanges commerciaux en interdisant l'usage des spiritueux comme monnaie d'échange pour le paiement de produits. Le New South Wales Corps, corps d'infanterie installé dans la région, impliqué dans ce commerce, n'accepte pas son interférence. La querelle dégénère en rébellion militaire. William Bligh est arrêté par le New South Wales Corps qui prend le contrôle de la colonie. Bligh est détenu pendant plus d'une année, jusqu'à ce qu'il accepte de repartir pour l'Angleterre.
En 1809, le gouvernement britannique remplace Bligh par Lachlan Macquarie, gouverneur de 1810 à 1821, qui joue un grand rôle dans la transformation de cette colonie pénitentiaire en une nouvelle base de peuplement civil. Il décide que les bagnards ayant terminé leur peine, doivent être réintégrés dans la société au rang qui était le leur avant leur condamnation. Des exportations très rentables de laines sont organisées avec l'Europe et de grands édifices publics sont construits par l'architecte Francis Greenway.

Le Parlement de Nouvelle-Galles du Sud est le plus ancien d'Australie (il a son origine en 1824)

En 1803, une colonie avait été créée dans la terre Van Diemen (aujourd’hui la Tasmanie). Le reste du continent australien (aujourd’hui l’Australie-Occidentale) est déclaré britannique en 1829. Au fur et à mesure de l’extension des établissements britanniques, la Nouvelle-Galles du Sud est divisée en plusieurs colonies séparées : l'Australie-Méridionale en 1836, le Victoria en 1851 et le Queensland en 1859. Le Territoire du Nord est fondé, comme partie de l’Australie-Méridionale, en 1863. Il s'en séparera en 1911. L'Australie-Méridionale, l'Australie-Occidentale et le Victoria furent créés comme des colonies libres (free colonies) c'est-à-dire comme des colonies ne recevant pas de prisonniers britanniques mais assez rapidement les deux dernières en acceptèrent trouvant ainsi une main d'œuvre bon marché pour mettre le pays en valeur. L'envoi de prisonniers en Nouvelle-Galles du Sud cessa en 1848 après de violentes manifestations de ses habitants.
La population aborigène, estimée à 350 000 personnes au moment de l'arrivée des premiers Européens décline dans les 150 ans qui suivent cette arrivée, essentiellement par l'introduction de nouvelles maladies infectieuses mais aussi par suite de ses déplacements et du changement de son mode de vie. Selon l'historien Geoffrey Blainey, pendant la colonisation de l'Australie : « dans mille endroits isolés, il y avait les décès occasionnés par le pistolet et la lance. Pire, variole, rougeole, grippe et autres nouvelles maladies se sont répandues d'une communauté indigène à l'autre et les ont décimées... Le principal conquérant des Aborigènes a été la maladie et son alliée, démoralisation ». La séparation des enfants de leurs familles pour leur imposer un mode de vie européanisé est considérée par certains historiens et Aborigènes comme un génocide car il a favorisé la diminution de la population aborigène. Ce point de vue n'est pas partagé par certains commentateurs qui affirment que les faits ont été amplifiés et déformés pour des questions politiques et idéologiques. Ces événements sont regroupés sous le nom d'History Wars en Australie. Le placement obligatoire des enfants aborigènes métissés hors des communautés indigènes, pour leur donner une éducation européenne a été autorisé par la loi en Australie entre 1909 et 1969. En 2008 après une période de discussion nationale, le premier ministre Kevin Rudd demande pardon pour cette politique, au nom du parlement australien.
Le XIXe siècle est une période d'explorations éprouvantes pour des Européens en Australie. La première circumnavigation du continent est accomplie par Matthew Flinders en 1803. C'est Flinders qui suggéra que le nom d'Australie soit appliqué au continent. Vers la même époque, Napoléon Bonaparte envoie Nicolas Baudin relever le tracé des côtes australiennes pour la France. L'expédition de Hume et de Hovell a traversé le pays entre Sydney et Geelong en 1824. Charles Sturt explore le Murray-Darling en 1830, utilisant des émissaires indigènes pour annoncer son arrivée à chaque frontière tribale. John McDouall Stuart atteint le centre géographique du continent en 1860. Les premiers explorateurs souffrent de grandes privations. Edmund Kennedy, qui mène une exploration vers le cap York en 1848, et la plus grande partie de son équipe sont tués par des Aborigènes. Ludwig Leichhardt, explorateur et naturaliste prussien, mène trois expéditions à l'intérieur de l'Australie et disparait lors de la dernière. Charles Sturt contracte le scorbut en menant une expédition au centre du continent pour essayer de trouver une mer intérieure qui n'existe pas. La plus célèbre de toutes les expéditions est, en 1861, l'expédition de Burke et Wills qui traverse le continent du sud au nord (un parcours de 2 800 kilomètres) où les deux explorateurs meurent à Cooper Creek, à quelques heures de marche du reste de leur groupe. L'unique survivant de l'expédition a été soigné par les Aborigènes locaux. Les rapports entre les explorateurs européens et les indigènes ont varié considérablement : Sir Thomas Mitchell faisait attention à noter des noms indigènes de lieu - et c'est pour cette raison que 70 % des noms des localités australiennes sont d'origine indigène ; mais d'autre d'explorateurs du XIXe siècle sont des hommes incultes qui ont traité les Aborigènes avec mépris. L'installation d'éleveurs dans l'intérieur du pays est souvent une cause de conflit avec des Aborigènes mais les compétences de gardiens de troupeaux indigènes sont la source d'importantes économies. Les missions religieuses fournissent souvent un asile lors des conflits tout en facilitant la colonisation.
Au cours du XIXe siècle, les Européens prennent le contrôle de la plupart des régions du pays. Les années 1850 et 1860, époque de la ruée vers l'or, voient une expansion rapide de la population, menant à une augmentation de la richesse mais également à une certaine tension sociale - notamment la rébellion d'Eureka Stockade (en) en 1854, ce qui a accéléré l'introduction du suffrage masculin universel au Victoria. Au cours de la période allant de 1855 à 1890, les six colonies devinrent chacune autonomes, l’une après l’autre, gérant leurs propres affaires. Les hommes, y compris les indigènes, ont été autorisés à voter en Australie-Méridionale, au Victoria et en Nouvelle-Galles du Sud dans les années 1850 et en Tasmanie en 1896. Le Queensland a obtenu son autonomie en 1859 et l'Australie-Occidentale en 1890, mais ces colonies ont refusé à leurs Aborigènes le droit de vote. La loi britannique fut appliquée dans chaque colonie, lorsque le Royaume-Uni autorisa chacune d'entre elles à se doter d’un gouvernement responsable et leur accorda de plus en plus d'autonomie avec le temps. Le gouvernement britannique garda le contrôle de certains domaines comme les affaires étrangères, la défense et le commerce international.
L'âge d'or des bushrangers fut certainement l'époque de la ruée vers l'or. Les bushrangers sont des hors-la-loi qui réussissent à survivre dans le bush en se cachant des autorités. On pense que plus de 2 000 bushrangers ont parcouru les étendues australiennes, des premiers bagnards évadés jusqu'à la fin des bushrangers, le dernier combat était celui de Ned Kelly à Glenrowan en 1880. Les plus violentes attaques de bushrangers eurent lieu en Tasmanie. Des centaines de bagnards étaient en liberté, des fermes furent abandonnées et la loi martiale proclamée. Le bushranger aborigène Musquito défia les autorités coloniales et dirigea des attaques contre les colons. Les bushrangers s'attiraient souvent la sympathie du public, en incarnant le romantisme et la rébellion contre les autorités coloniales, dont la dureté et l'anti-catholicisme déplaisaient.

Le bush ranger Ned Kelly lors de son procès


Malgré son économie fortement rurale, la population australienne reste fortement urbaine, se concentrant surtout dans les villes de Melbourne et de Sydney. Financée par la prospérité due à la ruée vers l'or, la National Gallery of Victoria a été fondée en 1861 et a commencé à recueillir les travaux des maîtres européens ainsi que les nouvelles écoles australiennes de peinture. En 1854-6, utilisant la compression de vapeur, l'inventeur australien James Harrison a produit, en Victoria, le premier réfrigérateur pratique au monde. Son invention a permis plus tard à des viandes d'être exportées vers l'Europe. Ceci s'ajoute à la prospérité apportée par l'industrie de la laine et l'extraction de l'or pendant le 19e siècle. Dans les années 1880, Marvellous Melbourne fut la seconde plus grande ville de l’Empire britannique. L’Australie gagna aussi la réputation d’être un paradis du travailleur et un laboratoire pour la réforme sociale. C’est en effet elle qui organisa la première élection à bulletin secret et connut le premier gouvernement d'un parti travailliste élu. Le Parti travailliste australien tire son origine des mouvements travaillistes fondés au début des années 1890 dans les colonies qui allaient ensuite former la fédération australienne. La première organisation pour obtenir le droit de vote des femmes a été créée au Victoria en 1884. En 1894, les femmes d'Australie-Méridionale obtiendront ce droit. Vers la fin du XIXe siècle, l'art des peintres comme ceux de l'Heidelberg School et la prose des écrivains comme Banjo Paterson et Henry Lawson ont fait naître un sentiment croissant d'identité nationale et des hommes politiques comme Sir Henry Parkes et Sir Edmund Barton ont fait campagne pour une fédération indépendante des colonies, avec la reine Victoria en tant que Sovereign.

Fédération et les guerres mondiales (1901-1945)

Le 1er janvier 1901, la fédération des colonies est achevée après 10 ans de gestation et le Commonwealth d'Australie naît en tant que dominion de l’Empire britannique. Entre 1901 et 1911, la capitale sera provisoirement située à Melbourne mais c'est sur un territoire cédé au gouvernement fédéral par la Nouvelle-Galles du Sud en 1911 que sera construite la nouvelle capitale fédérale, Canberra. En 1902, les femmes de tous les états obtenaient le droit de vote ainsi que celui d'être éligibles.

Le Commonwealth d'Australie était né en 1901.

Dès le début de la Première Guerre mondiale, l'Australie qui comptait alors 5 millions d'habitants se joint aux Alliés; 416 000 Australiens participeront à ce conflit où 60 000 d'entre eux mourront. L'Australie est le seul pays qui s'interdit de fusiller pour l'exemple ses soldats. Les forces armées australiennes combattirent, notamment à Gallipoli (avec l'ANZAC), à Beersheba, à la bataille de la Somme et à Ypres. Le 25 avril 1915, le débarquement de l’ANZAC commence à Gallipoli, sur un promontoire étroit couronné par des fortifications, face à des escarpements quasi infranchissables. Les Turcs déclenchèrent un feu d’enfer, mais les Australiens parvenaient, vers 6 heures, à occuper le sommet de la première colline. Le jeune général turc Kemal Pacha (Mustafa Kemal Atatürk) lança une contre-attaque. 8141 Australiens mourront vers la fin de la bataille. En Australie, on se rappelle la défaite de Gallipoli comme « baptême du feu » pour l'armée et la nouvelle nation australienne. Une cérémonie s'y déroule chaque année le 25 avril (ANZAC Day). En juillet 1916, en marge de la bataille de la Somme, Fromelles fut le théâtre de combats entre soldats du Commonwealth (en particulier d'Australie) et de l'Allemagne qui ont fait quelque 7 000 morts et blessés dans les rangs alliés. Le 19 juillet 2010, un nouveau cimetière où reposent environ 200 corps est inauguré en présence du Prince Charles et de Quentin Bryce, ainsi que de nombreuses familles de soldats. 46 000 Australiens sont morts en combattant en France. Le 31 octobre 1917, les Australiens du 4e de cavalerie légère également nommé : 4th Light Horse Brigade, commandés par le général de brigade William Grant, mènent la charge sur les tranchées ottomanes et prennent possession des puits de Beer-Sheva. Cet événement est souvent décrit comme la dernière charge de cavalerie victorieuse de l'Histoire. Les Australiens jouent un rôle décisif à la fin de la guerre. Le 8 août 1918, la bataille d'Amiens, menée par les troupes australiennes, voit la première victoire importante de la guerre pour l'armée britannique. Le général allemand Ludendorff parlera de la bataille comme « le jour noir de l'armée allemande ». Le 12 août, le général John Monash, commandant des forces australiennes est anobli sur le champ de bataille par le roi George V (c'était la première fois qu'un monarque britannique honorait ainsi un officier depuis 200 ans]. Monash organise alors l'attaque sur les défenses allemandes pour la bataille de la ligne Hindenburg. Les alliés réussissent à ouvrir une brèche et, le 5 octobre, les Allemands demandent un armistice. En 1919, le premier ministre Billy Hughes signe le traité de Versailles au nom de l'Australie, ce qui en fait le premier traité international signé par ce pays. À Versailles, Hughes demande de lourds dédommagements à l'Allemagne et se heurte souvent au président des États-Unis, Woodrow Wilson qui décrivit Hughes comme un « vaurien emmer... ». « Je parle pour 60 000 morts australiens, ...pour combien parlez vous? » demanda Hughes à Wilson. Hughes réussit à obtenir le contrôle par l'Australie de l'ancienne colonie allemande de Nouvelle-Guinée et une place dans la toute nouvelle Société des Nations.
L'historien Geoffrey Blainey a écrit de la « tyrannie de la distance » comme défi constant dans le développement de la nation australienne. Qantas, la deuxième plus vieille compagnie aérienne du monde toujours en opération, est fondée en 1920 dans l'Outback. le révérend John Flynn a créé le Royal Flying Doctor Service, le premier service d'ambulances aériennes au monde en 1928 et en 1928, Sir Charles Kingsford Smith fit la première traversée de l'océan Pacifique en avion entre les États-Unis et l'Australie (il réalisa également la première traversée de l'Australie sans escale et le premier vol entre l'Australie et la Nouvelle-Zélande). Dans les années 1930, la Grande Dépression provoque une grave crise économique en Australie. En 1931, Jack Lang (premier ministre de Nouvelle-Galles du Sud) publia son propre plan de lutte contre la dépression, qui était en opposition avec les autres gouvernements et le gouvernement fédéral. Lang s'opposa violemment au plan fédéral du travailliste James Scullin qui appelait à de plus fortes réductions encore de dépenses du gouvernement pour équilibrer le budget. Lang retira tous les fonds de l'État détenus sur des comptes bancaires fédéraux et les garda en liquide à la Chambre de Commerce, de sorte que le gouvernement fédéral ne pouvait plus avoir accès à l'argent. Le gouverneur Sir Philip Game informa Lang que, selon lui, cette action était illégale. Lang resta ferme et, en mai 1932, le gouverneur retira sa charge à Lang et nomma le chef de l'opposition premier ministre. Ce fut la seule fois où un gouvernement d'un État australien fut destitué par un gouverneur jusqu'à ce que le gouverneur général Sir John Kerr destitue le gouvernement de Gough Whitlam en 1975.
Bien que l’Australie soit devenue indépendante, le gouvernement britannique garde quelques pouvoirs sur le dominion jusqu’au statut de Westminster de 1931, ratifié par le Parlement d'Australie en 1942.
L’invasion de la Pologne par les nazis entraîne les déclarations de guerre de la Grande-Bretagne et de l’Australie en 1939. L'armée australienne deviendrait la première pour arrêter l'avance des armées allemandes et japonaises : arrêtant l'Afrika Korps d'Erwin Rommel a Tobrouk en 1941, et l'avance japonaise vers Milne Bay, en 1942. Les Australiens combattent à la bataille de Grèce, la bataille de Crète et au siège de Tobrouk mais, en décembre 1941, le Japon décide de bombarder Pearl Harbor par surprise et, simultanément, l’armée japonaise occupe les possessions britanniques, néerlandaises et américaines d’Asie du Sud-Est en menaçant même l’Australie. La plus grande partie de l'armée australienne est ramenée dans la région Asie-Pacifique. Les Japonais s'emparèrent du bastion des forces Commonwealth-britanniques à Singapour en 1942. 14 972 soldats australiens sont faits prisonniers dont environ 2 650 mourront en construisant la ligne du chemin de fer de la mort, Birmanie-Thaïlande. Le Service aérien de l'armée impériale japonaise et celui de la marine mènent une campagne de bombardements contre des objectifs civils et militaires dans le nord de l'Australie notamment contre la ville de Darwin. Des sous-marins de la marine impériale japonaise portent une série d'attaques contre les villes de Sydney et de Newcastle. La population australienne sent la menace d'invasion japonaise qui pèse sur le pays. La campagne de mobilisation qui s'ensuit sera désignée sous le nom de bataille pour l'Australie. Le nouveau premier ministre John Curtin passe alors un accord avec les États-Unis, ce qui constitue un changement fondamental dans la politique étrangère de l'Australie. En mars 1942, le général américain Douglas MacArthur arrive en Australie et déclare : « I came out of Bataan and I shall return » (« Je suis parti de Bataan mais j'y reviendrai »). En mai 1942, lors de la bataille de la mer de Corail, au nord-est de l'Australie, une flotte d'invasion japonaise qui se dirige vers Port Moresby est repoussée par une groupe de navires américains. Les succès australiens durant la bataille de Milne Bay et la campagne de la Kokoda Track arrivent vers la fin de l'année 1942 et marquent les premières victoires de forces terrestres alliées contre les Japonais. Quelques centaines d'Australiens tiennent le Kokoda Track contre 6 000 Japonais et leur commandant, le lieutenant-colonel Ralph Honner, décrit la bataille comme Australia's Thermopylae. À partir de Melbourne où il a installé le siège de son état-major, le général MacArthur commence la reconquête des territoires de l'océan Pacifique, île par île. Le 21 octobre 1944, pendant la bataille du golfe de Leyte, aux Philippines, HMAS Australia est devenu le premier vaisseau de guerre allié à être frappé par une attaque d'avion kamikaze. Le général Thomas Blamey signa les actes de capitulation du Japon au nom de l'Australie au cours de la cérémonie qui s'est déroulée à bord de l'USS Missouri le 2 septembre 1945. Les forces australiennes ont accepté la capitulation de leurs adversaires japonais lors de cérémonies menées à Morotai et en plusieurs endroits de Bornéo, Timor, Wewak, Rabaul, Bougainville et Nauru.

L'après 1945

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, plus de 6,5 millions de personnes d'environ 200 pays se sont établis en Australie. Après la Guerre, Australie est devenue un membre fondateur des Nations unies. Herbert Vere Evatt (un homme de loi, homme politique travailliste et écrivain australien) a été élu président de l'Assemblée générale pendant sa troisième session de 1948 à 1949 et il supervisa la rédaction de la déclaration universelle des droits de l'homme. La délégation australienne a rédigé un certain nombre d'articles principaux de la déclaration comme la protection des droits économiques, la protection sociale, l'adhésion aux syndicats et la protection des minorités. Sous le gouvernement du libéral Robert Menzies (1949-1966), l'après-guerre fut une période de prospérité pour l'Australie. La politique d'immigration fut élargie par les gouvernements successifs et un grand nombre d'immigrants méditerranéens ont commencé à arriver. Menzies a recommencé le commerce avec le Japon, permettant à cette nation de remplacer par la suite la Grande-Bretagne en tant que partenaire commercial principal de l'Australie. En 1951, Menzies fit entrer l'Australie dans l'ANZUS (Australia, New Zealand, United States Security Treaty) un pacte militaire entre l'Australie, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis. L'Australie envoya des troupes pour lutter contre les forces communistes aux État d'urgence en Malaisie (1950-1960) ; guerre de Corée (1950-1953) et à la Guerre du Viêt Nam (1962-1972).
L'Australie était un pionnier de la Course à l'espace pendant la guerre froide. Le Programme spatial de l'Australie était basé à Woomera]. L'Australie est devenue la 4e nation à lancer un satellite dans l'espace en 1967. La NASA a employé des stations d'observation australiennes situées près de Canberra et de Parkes pour la mission d'Apollo 11 en 1969.
Le plan d'aménagement des Snowy Mountains a été mené entre 1949 et 1974. Il a compris la déviation de cours d'eau pour produire de l'électricité pour les villes du sud-est et pour permettre l'irrigation de l'intérieur sec du pays. Sa réalisation a nécessité 100 000 ouvriers des 30 pays. La nature multiculturelle de la main d'œuvre employée a contribué à la diversification de la société australienne au XXe siècle.
En terme constitutionnel, une importante réforme fut obtenue par le premier ministre Harold Holt avec le référendum de 1967 où une majorité écrasante d'Australiens vota pour pouvoir donner au pouvoir fédéral le droit de légiférer sur les Aborigènes australiens et leur intégration dans la population. Le référendum fut approuvé par plus de 90 % de la population. En 1971, Neville Bonner est devenu le premier sénateur indigène au parlement fédéral et Douglas Nicholls le premier gouverneur indigène d'un État australien en 1976.
Les années 1960 et 70 furent une période de croissance artistique pour les Australiens avec le succès naissant d'interprètes et d'intellectuels comme Barry Humphries, Germaine Greer et Robert Hughes ; le succès international de séries télévisées comme Skippy le kangourou en 1966 et des chanteurs comme les Bee Gees et AC/DC ; le commencement d'une période de grand succès pour le cinéma australien et l'inauguration de l'Opéra de Sydney en 1973. À partir des années 1970, des Aborigènes ont abordé la peinture acrylique sur toile. Ce Western Desert Art Movement (en) - est devenu l'un les des mouvements d'art les plus significatifs du 20e siècle.
Le cyclone Tracy fut un cyclone tropical qui dévasta la ville de Darwin, Territoire du Nord, du 24 au 25 décembre 1974. Tracy a tué soixante-et-onze personnes, causé pour 837 millions $AUS (1974) et détruit plus de 70 % des édifices de la ville de Darwin dont 80 % des maisons. Plus de 20 000 personnes se sont retrouvées sans abris sur une population de 49 000 habitants.
Le Parti travailliste australien revint au gouvernement en 1972, sous la direction du premier ministre Gough Whitlam qui s'attela à un programme de réformes législatives mais fut démis de ses fonctions en 1975 par le gouverneur général John Kerr, après une crise constitutionnelle prolongée provoquée par un refus de l'opposition sénatoriale de voter un projet de loi de finances et Whitlam perdit les élections qui s'ensuivirent. Whitlam fut le seul Premier Ministre à avoir été démis de ses fonctions par le gouverneur général, ce qui provoqua d'intenses discussions qui se poursuivent encore à l'heure actuelle. L'élection de 1975 vit le parti libéral retourner au gouvernement avec Malcolm Fraser comme premier ministre. Fraser encouragea l'immigration et le multiculturalisme (beaucoup de personnes arrivèrent d'Asie), et la propriété traditionnelle de la terre par des indigènes - mais n'appliqua pas le programme conservateur que ses ennemis politiques annonçaient et que certains de ses partenaires auraient souhaité, et par les années 1980, l'économie australienne était de retour dans la récession. Fraser fut battu par le parti travailliste de Bob Hawke en 1983. L’autorité théorique du Parlement britannique sur les États qui n'était pas complètement supprimée, le fut avec l’Australia Act en 1986.
La décennie 1980 fut une période de modernisation de l’économie australienne. En 1988, Le bicentenaire de l'arrivée de la First Fleet fut célébré en grande pompe sur le port de Sydney et la Reine Élisabeth II fut invitée pour inaugurer le nouveau parlement national à Canberra. Mais le successeur de Hawke, Paul Keating, souleva le projet de voir l'Australie devenir une république. En 1992, la Haute Cour, dans l'affaire Mabo Queensland (No 2) annula la notion juridique de terra nullius (« terre à personne ») créée au moment de l'occupation européenne. Au début des années 1990, l'Australie connut une période de récession économique profonde et, en 1996, le libéral John Howard fut élu premier ministre. Il resta au pouvoir jusqu'au 2007, ce qui en fit le premier ministre ayant eu le second plus long mandat de l'histoire.
Au cours de cette période, le commerce avec la Chine s'accrut considérablement et l'Australie a joué un rôle actif dans des affaires internationales, notamment : en fournissant des finances aux économies asiatiques pour récupérer de la crise financière asiatique et en incitant à l'établissement du G20 ; en organisant la Force internationale pour le Timor Oriental en 1999 ; en déployant des troupes vers l'Afghanistan et l'Irak, en participant aux secours après le tsunami qui a suivi le tremblement de terre du 26 décembre 2004.
L’Australie reste une monarchie constitutionnelle dont Élisabeth II est la reine ( dont les fonctions sont assurées en Australie par un gouverneur-général choisi par le premier ministre). En 1999, le gouvernement organise un référendum sur une modification constitutionnelle faisant du pays une république. Le parti libéral a permis à ses membres de décider librement de leur propre position en la matière, alors que le parti travailliste faisait campagne pour une république. Les monarchistes ont argué du fait que le statu quo offrait à l'Australie des protections constitutionnelles incomparables. Le projet rencontra d'autres oppositions, puisqu'une partie des républicains appela à voter contre le projet à cause du désaccord avec la méthode proposée pour désigner le chef de l’État, qui aurait été nommé par le Parlement à la majorité des deux tiers, ce système ayant pour avantage de placer le président au-dessus des querelles des partis mais pour inconvénient d'exclure le citoyen du choix de sa représentativité. Face à ces critiques et suite au conservatisme instinctif des Australiens lors des référendums constitutionnels une majorité de la population (55 %) — s'est exprimée de manière négative.
Le débat républicain n’est toujours pas tranché : le gouvernement travailliste prévoit d'organiser un autre référendum dans un avenir assez lointain, pour proposer l'établissement d'une république en Australie. Tony Abbott, un des principaux monarchistes, est devenu chef du parti libéral fédéral en 2009. Le travailliste Kevin Rudd bat Howard aux élections du 24 novembre 2007. Ancien diplomate, parlant couramment le chinois, son premier acte officiel en tant que premier ministre fut, le jour même de sa nomination, de ratifier le protocole de Kyoto et d'annuler certaines des réformes sur la législation du travail mises en place par le parti libéral. Le 13 février 2008, tenant une promesse de campagne, il prononça un discours solennel, s'excusant auprès des Aborigènes, peuple autochtone, pour les maltraitances qu'il avait subies.
En 2009, l'Australie est ravagée par les incendies les plus meurtriers de son histoire. Les feux de brousse du Victoria de 2009, aussi appelé « Samedi noir » ont fait plus de 231 morts et des destructions importantes (365 000 hectares, 1 000 maisons). En 2008-09, après 25 ans de réforme économique, et une période de croissance commerciale forte avec la Chine, l'Australie surpassait pratiquement chaque économie comparable - tandis que la crise économique saisissait le monde. En 2010, la cote de Rudd a continué à pâtir de mauvais choix politiques travaillistes (une série de changements de politique, l'abandon du plan carbone et un projet controversé de taxe) et Rudd démissionne en juin, juste avant un vote interne du parti, demandé par son adjointe, Julia Gillard, qui devenant la première femme à prendre la tête du gouvernement australien. Aux élections législatives de 2010, l'Australie se retrouve, pour la première fois depuis soixante-dix ans, avec une Chambre des représentants en situation de Hung Parliament. Après avoir obtenu le ralliement du seul député des Verts australiens, Gillard décroche progressivement le soutien de trois députés indépendants et dispose ainsi d'une majorité absolue à la Chambre.


Géographie

L’Australie étend ses 7 686 850 km2 de surface sur la plaque australienne. Bordée par les océans Indien et Pacifique, l’Australie est séparée de l’Asie par les mers d’Arafura et de Timor et de la Nouvelle-Zélande par la mer de Tasman. Elle compte 25 760 kilomètres de côtes et revendique 8 148 250 km2 de zone économique exclusive. Cette zone ne tient pas compte du Territoire antarctique australien.
La Grande barrière de corail, le plus grand récif corallien du monde, s’étend à faible distance des côtes nord-est, sur plus de 2 000 kilomètres. l'île principale avec plus de 7 600 000 km² couvre plus de 99 % du territoire australien. Tandis que l'Île de Tasmanie, avec 68 332 km², forme son deuxième territoire insulaire par ordre d'importance.
La Cordillère australienne (en anglais : the Great dividing range) est la chaîne de montagne la plus importante d'Australie. Elle s'étend à partir de la pointe nord-est du Queensland, sur toute la longueur de la côte orientale à travers la Nouvelle-Galles du Sud, puis l'État du Victoria avant, à l'extrémité sud du continent, de tourner à l'ouest et venir mourir dans l'immense plaine centrale aux monts Grampians, dans l'est du Victoria. En certains endroits, tels que les Montagnes bleues, les Snowy Mountains (les « Montagnes Enneigées »), les Alpes victoriennes et les escarpements de l'est de la région de Nouvelle-Angleterre, les régions montagneuses forment une barrière importante. Avec une altitude de 2 228 mètres, le mont Kosciuszko, est la plus haute montagne du territoire continental, alors que le pic Mawson, situé sur l’île australienne d'Heard, atteint 2 745 mètres.
L'Australie est le plus plat des continents avec une altitude moyenne de 300 mètres. Le plus grand monolithe du monde, le mont Augustus, se situe en Australie-Occidentale. Uluru, peut-être le monolithe le plus célèbre du monde, se trouve dans le Territoire du Nord.
La plus grande partie du territoire australien est couverte de zones désertiques ou semi-arides : les programmes d'irrigation ont du mal à vaincre la sècheresse. L’Océanie est le plus sec des continents habités, le plus plat et possède le plus ancien et le moins fertile des sols. Seules les parties situées au sud-est (climat subtropical humide), au sud (climat océanique) et au sud-ouest (climat méditerranéen) bénéficient d’un climat tempéré. La partie nord du pays, avec un climat tropical, possède une végétation constituée de forêts tropicales humides, prairies, mangroves, marais et déserts. Le climat est fortement influencé par les courants océaniques, notamment El Niño, qui est corrélé avec des sècheresses périodiques et les basses pressions saisonnières qui produisent des cyclones dans le nord de l’Australie.


Faune et Flore

Bien que la majeure partie de l’île soit désertique ou semi-aride, l’Australie (Tasmanie comprise) ne manque pas d’habitats diversifiés pour accueillir différentes espèces animales et végétales. Du fait du grand âge du continent, de son climat très variable dans le temps et son isolation géographique très longue, une faune et une flore particulières ont pu se développer, en général d'origine très ancienne, tels que les mammifères monotrèmes (ovipares) et marsupiaux (à poche marsupiale ou marsupium), ayant précédé dans l'Evolution les mammifères placentaires; les oiseaux aptères (Aptéryx ou Kiwi, Emeu).
Environ 85 % des plantes à fleurs, 84 % des mammifères, plus de 45 % des oiseaux et 89 % des poissons du plateau continental sont considérés comme des espèces endémiques. Les espèces animales les plus connues sont le koala, le kangourou, l’émeu, l’ornithorynque, le wombat, l’échidné et le dingo.
L’arrivée des premiers hommes en Australie, la colonisation européenne et la modernisation ont chacun apporté leur lot de flore et faune du monde entier. Certaines ont trop prospéré et ont atteint des proportions trop importantes, menaçant, sinon exterminant, d’autres espèces. 24 lapins furent introduits en Australie en 1874 et se reproduisirent très rapidement. Dans ce pays dépourvu de carnassiers, les lapins ont prospéré. À peine un demi-siècle plus tard, la population de lapins de garenne s'élevait à 30 millions d'individus et menaçait l'agriculture et l'équilibre écologique local. Après l'introduction de la myxomatose, on en est arrivé, en 1995, à introduire sur ce continent un virus ravageur des lapins : Le Rabbit Haemorrhagic Disease Virus (RHDV) pour rééquilibrer leur population. Les Australiens relâchèrent également des renards, jusqu'ici absents de l'île-continent, qui s'attaquèrent aux marsupiaux. Des maladies comme la myxomatose sont même entretenues par les autorités pour en limiter le nombre. Un exemple très connu d’extermination est la disparition du tigre de Tasmanie (ou loup de Tasmanie) en plein XXe Siècle du fait des Européens. Les premiers colons importèrent du bétail mais leurs excréments ne disparaissaient pas car il n'y avait pas d'insectes, ni de bactéries chargés de leur dégradation.
Depuis, après 4 siècles d'occupation européenne, il est enfin interdit d'importer des espèces animales ou végétales en Australie. L’Environment Protection and Biodiversity Conservation Act 1999 est un cadre juridique pour la protection des espèces menacées. De nombreuses zones protégées ont été créées en vertu du Plan d'action pour la biodiversité nationale pour protéger et préserver des écosystèmes uniques, 64 zones humides sont inscrites à la Convention de Ramsar, et 16 sites ont été inscrits au patrimoine mondial. L'Australie a été classée 13e au classement 2005 de l’Environmental Sustainability Index.


Population

On estime aujourd’hui que les Aborigènes d'Australie étaient 350 000 lorsque les Européens sont arrivés en 1788. En 2006, 455 031 personnes en Australie se disent Aborigènes. Bien que ce soit une population plus rurale que la population générale, les deux tiers des Aborigènes vivent en ville. La Nouvelle-Galles du Sud et le Queensland comptent la moitié des Aborigènes d’Australie. En Tasmanie, les Aborigènes furent exterminés au XIXe siècle.
La majorité de la population australienne est descendante d'immigrants du XIXe et XXe siècle, des Britanniques de toutes origines : anglaise, irlandaise, écossaise et galloise. Bien que les colonies australiennes aient été fondées en tant que colonies pénitentiaires (sauf l’Australie-Méridionale et l’Australie-Occidentale), l’arrivée de bagnards britanniques en Australie s'arrêta progressivement entre 1840 et 1868. Pendant la Gold Rush (« ruée vers l’or ») de la fin du XIXe siècle, les bagnards et leurs descendants devinrent une petite minorité face aux centaines de milliers de colons des îles Britanniques. Un exemple de la masse des arrivants : dans les années 1850, le total des immigrants arrivant en Nouvelle-Galles du Sud et Victoria est l'équivalent de 2 % de la population totale du Royaume-Uni et de l’Irlande.
La population australienne a plus que doublé depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, encouragée par un programme ambitieux d’immigration ; elle est passée de 9,4 millions en 1956 à 20,7 millions en 2006. Au XIXe siècle, l’Australie mit en place des mesures fortes pour prévenir l’immigration de non-blancs (la politique de l'Australie blanche). Après 1945, les immigrants venant de Grèce, de Turquie, d’Italie et d’autres pays accrurent la diversité culturelle du pays. En 1973, l’Australie mit officiellement fin aux politiques d’immigration discriminatoires, et une grande immigration asiatique apparut. En 1988, environ 40 % des immigrants venaient d’Asie et, en 1997, les Asiatiques composaient 5 % de la population. La population indigène – les Aborigènes d’Australie et les habitants du détroit de Torrès – forme 2,2 % de la population (recensement de 2006).

Principales villes d'Australie:
1 Sydney (NSW) 4 575 532
2 Melbourne (VIC) 4 077 036
3 Brisbane (QLD) 2 043 185
4 Perth (WA) 1 696 065
5 Adélaïde (SA) 1 219 547
6 Gold Coast-Tweed (QLD / NSW) 591 473
7 Newcastle (NSW) 546 788
8 Canberra-Queanbeyan (ACT / NSW) 410 419
9 Wollongong (NSW) 292 190
10 Sunshine Coast (QLD) 251 081

L'anglais est la langue officielle de facto de l’Australie, même si certaines communautés aborigènes continuent de parler leurs langues natales. Un nombre considérable d’immigrants de première et deuxième générations est bilingue. L’italien, le cantonais et le grec sont encore très largement parlés.

 

© Carole & Pascal Pelletier